Originaire de Saint-Médard-en-Jalles, Jorick Dorignac, 30 ans, rêvait de toucher les étoiles depuis son plus jeune âge. Ce sont pourtant les pieds bien sur Terre qu’il a dessiné son destin, du quartier de Magudas jusqu’aux fourneaux des plus grands restaurants étoilés.
Diffusée le mercredi soir, l’émission culinaire aux challenges les plus fous a fait son retour le 13 mars. Après avoir plusieurs fois refusé d’y participer, le chef Saint-Médardais a enfin accepté de rejoindre les 16 adversaires de cette 15ᵉ saison.
Effectivement ! J’ai passé mon enfance à Magudas, au sein d’une famille d’épicuriens. J’ai su très jeune que j’avais la cuisine dans le sang. Puis vers 13-14 ans, alors que j’étais au collège d’Hastignan, j’ai ressenti le besoin de me servir rapidement de mes mains. Je me suis donc dirigé vers un lycée hôtelier, celui de Blanquefort, pour son côté à taille humaine. Je suis un grand timide, et la cuisine est d’ailleurs pour moi un formidable moyen d’expression.
Je me suis donné à fond. Je rêvais de la fameuse veste blanche au col bleu blanc rouge !
Et à force de travail et de rigueur, j’ai pu perfectionner mon savoir-faire dans des lieux prestigieux à Bordeaux comme le Grand hôtel, le bouchon Bordelais, les Sources de Caudalie ou le Pressoir d’argent Gordon Ramsay. Je voulais multiplier les expériences, m’inspirer d’autres approches, styles et techniques culinaires.
En 2018, avec Guillaume Sanchez, (candidat de la saison 8 de Top Chef) nous avons fondé le restaurant Neso, aujourd’hui couronné d’une étoile. C’est là que j’ai affiné ma technique, mais surtout ma créativité.
Je ne me sentais pas confiant, pas légitime. Et puis cette fois-ci, j’ai dit oui. J’étais prêt à montrer qui je suis, à repousser mes limites, à me frotter à des concurrents très talentueux. J’ai un côté assez compétiteur, et j’aime me fixer de nouveaux objectifs !
C’est un constat malheureux, oui. Le métier est en majorité exercé par des hommes, mais les choses tendent à changer. Le métier doit laisser aux femmes la place et les responsabilités qu’elles méritent, au même titre que les hommes.
Nos différences d’approches ne sont que richesse.
Je veux leur dire que le bonheur est bien plus intense quand il résulte de la difficulté ! Y parvenir à demander beaucoup de travail, mais je ne l’ai pas subi, je l’ai choisi.
J’ai également la chance d’avoir pu m’appuyer sur ma famille, mes amis, mes collègues. Sans les autres, on n’est pas grand-chose, surtout quand on exerce un métier collectif… Et puis la cuisine, c’est un art qui se partage. C’est un métier difficile, mais il peut être aussi un bel ascenseur social, culturel et financier. Si on est passionné, il faut y aller, à fond.