Patrimoine architectural

Patrimoine architectural

L’église Saint-Médard 

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Saint-Médard était l'évêque de Soissons au VIe siècle. Son culte s'est répandu, notamment dans le sud-ouest de la France, au VIIe siècle. Au pied de l'église se trouvent des sépultures mérovingiennes des VIe et VIIe siècles découvertes en 1973 et 1987. L'utilisation religieuse du lieu remonterait donc au moins à cette époque.

L'édifice lui-même, de style roman, date du XIe siècle. Le chevet comporte une abside principale, orientée vers l'est, entourée d'une absidiole (l'actuel chapelle Saint Jean) qui jouxte le clocher au sud, et de la chapelle de la Vierge et la chapelle Saint Yves au nord. Cette dernière date du XVIIe siècle.

Le clocher carré, soutenu par un contrefort, date du XIVe siècle. L'escalier hélicoïdal pour y monter est extérieur, dans une tour fine. Les deux cloches de bronze datent de 1872.

L'église est fortement dissymétrique. Son entrée principale, un portail néo roman datant du Second Empire, se trouve du côté sud de la nef. Il est composé d'arcs semi-circulaires reposant sur huit colonnes dont les chapiteaux sont sculptés. Au-dessus se trouve un fronton triangulaire nu soutenu par des corbeaux représentant les douze signes du zodiac.

L'édifice comporte deux nefs contiguës, séparées par cinq arches reposant sur six colonnes. La dernière travée date du XIXe siècle et sa construction a nécessité la destruction du portail roman ouest d'origine, d'où le nouveau portail sud. La nef principale, qui débouche sur le chœur, est la nef sud. L'autre débouche sur l'autel de la Vierge. Leurs vitraux représentent le baptême de Jésus, Sainte Thérèse d'Ávila, Saint Médard et Sainte Cécile. Au fond de l'église, Jésus calmant la tempête, Sainte Jeanne d'Arc et Saint Martin.

Les côtés du chœur sont formés de cinq pans de murs surmontés d'une voûte en quart de sphère. Les vitraux représentent les quatre évangélistes. Le tabernacle est situé dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste, au sud, qui comporte une voûte gothique sur croisée d'ogives et un vitrail.

L'autel, l'ambon et le tabernacle, qui datent des années 1990, sont décorés de bas-reliefs en terre cuite faits par des enfants et qui représentent des scènes bibliques.

Depuis 1988, d'autres travaux ont eu lieu, comme la réfection des façades, des toitures et du clocher. Les murs et voutes (lambris) ont été repris, les peintures murales des chapelles restaurées.

Le confessionnal de l'église est un objet classé au titre des monuments historiques du XVIIIe siècle.

Au fil des ans, ce meuble en bois de chêne aux formes chantournées et cintrées a subi de nombreuses attaques d'insectes, de l'humidité ainsi que de restaurations antérieures hasardeuses.

Il a été entièrement restauré en 2007.

L'ancien cimetière était situé entre l'église et la grand-rue, moins large à l'époque.

Les châteaux

Le château de la Mothe-Gajac

Le château de la Mothe-Gajac, ou simplement château de Gajac, est un château fort, propriété d'une personne privée. Il est situé dans une zone peu stratégique du quartier Gajac mais permettant de surveiller la rive droite de la Jalle à proximité du grand chemin de Bordeaux à Lacanau. Il est inscrit aux Monuments Historiques le 26 avril 2013.

La première mention du château date de 1289, année où Édouard 1er confie son château de Blanquefort au prêtre Arnaud de Lacaze, mais le bâtiment actuel a été reconstruit après la guerre de Cent Ans. Bien que peu mis en valeur, c'est l'un des rares châteaux forts subsistant dans la région bordelaise.

Cette maison forte est constituée d'une muraille en forme de quadrilatère délimitant une cour et flanquée de quatre tours d'angle, 3 circulaires et 1 carrée au nord-est qui abrite la chapelle. C'est de ce côté que se trouve l'habitation initiale, un bâtiment rectangulaire à un étage. Le château reste entouré de fossés en eau, désormais sur trois côtés. Un petit pont enjambe le fossé ouest. L'entrée principale est située au centre de la face est. On y accédait par une allée devenue la rue Alfred de Musset.

Le château de la Mothe-Gajac, a été vraisemblablement construit sur une ancienne motte castrale. Il a appartenu :

  • en 1335 à n'Aude de Tyran, qui le céda à bail à n'Ayquem de Lacaze ;
  • en 1427 à Arnaud Rostanh/Roustaïng ;
  • en 1541 à Mary de la Roche-Chaudry, veuve de Jean de Roustaïng, Maître d'Hôtel du Roy ;
  • en 1544 à Pierre Eyquem de Montaigne, seigneur de Gajac (titre que gardera sa famille jusqu'en 1786, où Mme de Basterot rachètera les seigneuries de Gajac, Corbiac et Saint-Médard).

Le 11 janvier 1793, sous la Révolution française, Mme de Basterot et son gendre de Ségur sont portés sur la liste des émigrés ce qui entraîna la confiscation de leurs biens. Ainsi, le château a été vendu comme bien national. C'est le citoyen Cambon qui en fera l'acquisition le 19 floréal III.

En 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, un blockhaus toujours présent a été construit devant le château. 

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Le château de Lafon

Le premier propriétaire connu serait Ramon de La Fon, huissier au Parlement de Bordeaux en 1561. La date de construction du château se situe vers 1775.

Vers 1792-1795, la famille La Fon vend son château à Arvid Wittfooth, consul de Russie à Bordeaux. Dans les années 1820-24, il est acquis par Jean-Baptiste Courau, syndic des assureurs de Bordeaux et conseiller municipal à Saint-Médard. Il est le père du « Pont Rouge » permettant le franchissement de la Jalle sur la route de Corbiac à un peu plus de 500 mètres du château.

En 1840, il est acheté par le marquis Louis Gabriel de Castelnau d’Auros. Celui-ci le revend en 1850 à Louis Jardel Larroque qui le fait restaurer. En 1862, Bernard Alexandre Eyquem l’achète et « fait de Lafon-Marguerite un des plus jolis château du canton », avant de le céder en en 1886 à l’État.

C’est donc le 3 septembre 1886 que le Service des Poudres du Ministère de la Guerre devient propriétaire de cette belle demeure avec l’acquisition du domaine La Fon, 28 hectares environ, sur la rive droite de la Jalle.

Fortement restaurée, elle est la résidence du directeur de la poudrerie jusqu’en 1939.lI est connu sous le nom de Lafon-Marguerite.

Le château subit d’importants dommages pendant le sévère bombardement de la poudrerie par la Royal Air Force dans la nuit du 29 au 30 avril 1944 alors qu’il était occupé par les Allemands. Le château devenu inhabitable, le directeur de la poudrerie adopte comme résidence la maison Fleury près de l’entrée principale de la Poudrerie.

Le château Lafon, resté longtemps à l’abandon, est enfin restauré dans les années 1950-60. Il est actuellement la propriété d’ArianeGroup. 

Le château du Bourdieu

Le château du Bourdieu est une propriété privée disposant d'un parc d’une trentaine d’hectares au centre de Saint-Médard-en-Jalles face à la place de la République. Inscrit aux monuments historiques le 6 février 1981, le logis actuel est construit en 1788 par J. Delmestre dans un domaine viticole (bourdieu en gascon) ayant appartenu en 1737 au courtier royal Delmestre.

Le château, orienté au sud-est, se compose d'un corps d'immeuble élevé d'un étage et flanqué de deux pavillons latéraux de plain pied. La partie centrale, en légère saillie, accueille les portes médianes à deux vantaux séparant deux groupes de deux fenêtres, au rez-de-chaussée comme à l'étage. Elles sont surmontées d'arcades demi-circulaires, dont celle du rez-de-chaussée est ornée de moulures. Les impostes sont fermées de 8 carreaux disposés en arc de cercle selon un motif rayonnant formant 4 secteurs angulaires de 45°. L'imposte du rez-de-chaussée est défendue par une pièce de ferronnerie ornée des initiales J.D. de J. Delmestre dans un médaillon. La porte supérieure donne sur un balcon en fer forgé, la porte d'entrée sur un perron de deux marches. Les chaînages et ressauts à bossages continus structurent la façade principale, alors que la façade nord n'en dispose pas. Les anciens fourneaux sont toujours présents en cuisine.

Le domaine du Bourdieu disposait d'un parc arboré de qualité avec de nombreuses essences. Ce parc, dont les arbres étaient vieillissant, a beaucoup souffert de la tempête de 1999. 

Le château de Belfort

Le château de Belfort, situé à Issac, fut au XVIe siècle le fief d’Arnaud de Ferron.Il passa au XVlle siècle à la famille de Ségur et, sous Louis XVI, au comte de Ségur de Cabanac, lieutenant général des armées du Roi.

A l’époque de Louis-Philippe, le château et le domaine appartenaient à M. de Courcy. Ces lieux furent le théâtre de grandes manœuvres militaires au cours de l’été 1845.Le duc d’Aumale, fils du roi, commandant en chef des troupes, établit son quartier général au château, avec son état-major et denombreux officiers d’ordonnance.Manœuvres, revues, défilés se succédèrent.

Le 15 septembre, le duc d’Aumale donna une fête splendide au château, transformé pour l’occasion en palais féerique par les soins de l’architecte Burguet. Des pavillons, une salle de bal et une buvette avaient été ainsi aménagés et une société nombreuse et en grande toilette se pressait dans les salons de Belfort.

Le successeur de M. de Courcy vendit cette vaste propriété qui fut alors morcelée. Le château racheté par M. Cellerier, négociant à Bordeaux, fut restauré.

Le monument devint presque un nouvel édifice : le pavillon central fut exhaussé et recouvert d’une toiture en ardoise surmontée d’un lanterneau. Autour, les constructions basses furent restaurées et meublées avec luxe ; devant se trouvaient deux larges rangées de servitudes reliées par une grille, dans laquelle s’ouvrait un portail. Devant la façade ouest, se trouvait une prairie semi-circulaire entourée d’une garenne percée d’allées d’un charmant effet.

Le vignoble du domaine, qui produit alors de quarante à cinquante tonneaux de vin rouge, est le premier cru de la commune à la fois pour sa qualité et sa quantité.

Aujourd’hui, propriété communale et siège du centre équestre girondin, le château a gardé la physionomie qu’il avait aux alentours de 1850.Les vastes chais, en retour d’équerre, qui délimitaient la cour fermée d’une grille ont été transformés en écuries. 

Le domaine de Feydit

Dans le quartier de Corbiac, le long de la route de Feydit, se trouve une ancienne maison, isolée au milieu d’un parc, qui abrite aujourd’hui le centre d’animation, propriété communale.

Edouard Féret, dans sa Statistique publiée en 1874, précise qu’il y avait là un des plus grands domaines de la commune de Saint-Médard-en-Jalles, connu sous le nom de Vieilleville.Il appartenait à Auguste Feydit et s’étendait sur deux cent cinquante hectares.

Le vignoble du domaine, situé sur des terrains graveleux, était cultivé avec le plus grand soin par son propriétaire. Il occupait dix hectares et était complanté en cépages de choix : carmenère, cabernet-sauvignon, malbec et merlot. Le château de Vieilleville, classé en cru bourgeois, produisait alors quinze tonneaux de vin rouge plein de finesse, de corps et de bouquet.

En 1908, le domaine de Vieilleville est encore plus étendu : trois cent trente-cinq hectares. Une partie autour du château couvrait environ trente-cinq hectares en vignes. Le reste était en prairies et terres arables, louées en grande partie à des jardins maraîchers. L’autre partie du domaine comportait des forêts de pins âgés de trente-cinq ans environ.

Le château est une demeure de plan rectangulaire à deux niveaux, dont un de soubassement. L’élévation est ordonnancée sans travées. La toiture couverte de tuiles creuses surmonte une importante corniche décorée de denticules. Les deux façades les plus développées possèdent chacune un escalier dont la rambarde est en fer forgé.De nombreuses ouvertures, fenêtres et porte-fenêtres éclairent la construction.

La demeure, seul vestige de l’ancien domaine, est aujourd’hui restaurée. L’intérieur, entièrement repensé, conserve toutefois une ancienne cheminée dans une des grandes salles du rez-de-chaussée.

Le parc qui entoure l’édifice garde quelques vieux arbres, d’essences variées, constituant ainsi un véritable arboretum. S’y côtoient arbres de Judée, arancaria, chêne rouge d’Amérique, chênes pédonculés, ifs, cèdre de l’Himalaya, puis maritimes et bouleau pubescent. 

Le château de Montplaisir

A l’écart du hameau de Gajac, au sein du complexe sportif Robert Monseau, place Michel Gadret, se trouve une maison bourgeoise à l’architecture caractéristique du milieu du XIXe siècle, bien connue des habitants de Saint-Médard-en-Jalles sous le nom de domaine de Montplaisir.

Le corps de logis, de plan rectangulaire, au toit en croupe couvert de tuiles creuses, possède un niveau de rez-de-chaussée percé de trois portes-fenêtres sur la façade principale et de trois fenêtres sur les façades latérales.Deux pavillons rectangulaires à un étage de deux travées de profondeur, couverts d’ardoises, encadrent ce corps de logis. La construction est soignée, en pierre de taille avec des pilastres à bossages d’angle.

A la façade postérieure, la construction se développe sur cinq travées : celle du centre, en légère avancée, est percée d’une porte-fenêtre. Au-dessus d’une corniche saillante se trouve un étage d’attique qui couronne cette façade et les façades latérales, où alternent pierre et brique. A la fin du XlXe siècle, une marquise en fer forgé protégeait la porte-fenêtre centrale.

Le compositeur Jean-Baptiste William Chaumet (1842-1903) a vécu dans cette maison.

Monplaisir était aussi un domaine viticole, classé parmi les crus bourgeois, dont les vignes produisaient en 1908 huit tonneaux de vin rouge.

Aujourd’hui, propriété de la commune, récemment restaurée, la demeure a conservé une partie de son caractère d’antan. 

Les moulins

Le moulin de Gajac

Hors d'activité de nos jours, ce moulin à grain est mentionné dans un acte datant de 1289 et figure sur la carte de Belleyme. Il dispose de trois paires de meules, déjà mentionnées dans des actes de 1776. Ses vannes sont toujours manœuvrées pour réguler le niveau de la Jalle. L'édifice actuel est modifié au XVIIIe siècle ; le logis a été agrandi d'un étage au XIXe siècle.

Le 30 juillet 1289, Édouard Ier confirmait à son Clerc Maître Arnaud de Lacaze, chanoine de Saint-Seurin de Bordeaux, la propriété du moulin de Gajac, après lui avoir attribué la châtellerie de Blanquefort.

Le 12 octobre 1580, quand Geoffroy Eyquem de Montaigne, seigneur de Bussaguet, achète la maison noble de Gajac, le moulin en fait partie.

En 1850, le moulin est racheté par la famille Castaing travaillant pour le meunier. En effet, Pierre Castaing est qualifié de « valet de meunier » en 1751, puis de meunier à son décès en 1772. Sa veuve Madeleine Delhomme continuera l'exploitation du moulin.

Durant la Révolution française, c'est le citoyen Pierre d'Hiribarren qui rachète le moulin. À cette époque de forte inflation, les biens changent de mains rapidement. 

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Pierre Castaing junior fera l'acquisition d'une partie du moulin, puis son fils Guillaume parachèvera le rachat.

Le moulin de Caupian

Reconstruit au XIXe siècle, le moulin de Caupian se situe sur la Jalle de Blanquefort dans le quartier de Caupian.

Hors d'activité de nos jours, ce moulin à grain est mentionné au registre du clerc de ville de Bordeaux en 1593 et figure sur la carte de Belleyme.On y a fabriqué du suif destiné à l’éclairage à la chandelle et élevé des sangsues pour leurs vertus médicinales.

Le moulin de Caupian appartenait à la seigneurie de Belfort. 

 

 

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