Depuis le confinement, nous avons essayé de faire prendre conscience aux enfants du danger du COVID-19. Il n’y eut donc pas de sortie permise. Aujourd’hui, ces derniers sont éveillés à la problématique, mais nous leur disons dorénavant de ressortir, au moins pour la reprise des cours. Une nouvelle source d’angoisse et d’anxiété, qui amène les parents à chercher des réponses qui permettraient de l’atténuer.

Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne spécialisée dans le domaine de l'enfance, de l'adolescence et de la famille et autrice de La charge mentale des enfants (éd. Larousse) explique : "Il peut y avoir une anxiété, du fait que le virus n'a pas disparu, que des personnes sont toujours hospitalisées. Mais les enfants et les adolescents ressentent surtout l'angoisse des parents ou des adultes référents (tuteurs, grands-parents…) ; leur sentiment est soit atténué, soit amplifié par la réaction de ces derniers. Néanmoins, il y a une ambivalence entre sortir dehors, retourner à l'école et voir les copains." 

La professionnelle complète : "Quand les enfants vont ressortir, le sentiment de joie fera peu à peu diminuer celui de l'anxiété. Ils verront que quelque chose a changé, que des mesures ont été prises dans leur établissement, qu'il y a de nouvelles règles (bureaux séparés, effectifs, masques pour les plus grands, groupes réduits…), mais ils vont se conditionner et s'adapter rapidement. Ce qu'ils ressentiront, ce sera l'angoisse des parents ou des personnels pédagogiques. Si l'enfant est réellement anxieux en revanche, il faut respecter ça, car cela dépend de la façon dont il aura vécu son confinement et/ou de ce que lui auront transmis ses adultes de référence."

Le rôle de l’adulte auprès des enfants

Aline Nativel Id Hammou développe : "Il faut faire attention aux angoisses que l'on projette sur les enfants et les adolescents. Malgré les risques que l'on connaît et qui sont réels, les adultes peuvent essayer de se montrer un peu plus positifs, si ce n'est pas déjà le cas. Il est important de leur parler et de les écouter. Il peut dire "Le président a dit que tu pouvais retourner à l'école", puis lui demander s'il en a envie, ce qu'il ressent, s'il s'inquiète ou à l'inverse, s'il est impatient."

Selon Daniela Fortin, psychologue à l’Espace parentalité de Saint-Médard-en-Jalles : "Même si les parents ne se sentent pas à 100% rassurés parce que le virus est encore présent, ils peuvent montrer à l’enfant, en tant qu’adultes, qu’ils leur font confiance sur leurs connaissances des gestes barrières, le lavage des mains et surtout qu’ils font confiance au corps enseignant et aux personnels de la Ville qui seront là pour assurer la bonne mise en oeuvre des mesures sanitaires nécessaires et élaborées par les experts de la santé publique"

Daniela Fortin ajoute : "Nous pouvons dire aux enfants qu’il va y avoir de nouvelles règles à suivre à l’école, mais qu’ils sont tout à fait capables d’appréhender cela et que de toutes façons les parents seront toujours là pour les accompagner."

D’autres professionnels, comme la psychologue Florence Millot, nous donnent les clés pour préparer cette étape en douceur.

Lire l'intégralité de l'interview de la psychologue Aline Nativel Id Hammou sur le site PourquoiDocteur.