Franck Dumanche, alias « Choubi », habite le quartier d’Issac depuis 2013 avec son épouse, assistante maternelle, et leurs trois enfants. Peu de personnes de son entourage connaissent cependant son talent caché : il écrit les scénarios de la série de bandes dessinées « Le réseau papillon ».
Un parcours riche en expériences
Originaire de Toulouse, Franck Dumanche s’est installé à Bordeaux dans le cadre de son master en chinois. Diplômé en 2007, il a enseigné le français pendant un an à Wuhan, en Chine. De retour en France, il a enchaîné plusieurs petits emplois faute de postes dans l’enseignement du chinois. Après sept ans dans un service comptabilité, il a rejoint Transport Bordeaux Métropole (TBM) où il travaille depuis cinq ans. Son parcours varié reflète son goût pour le changement et les nouveaux projets.
La passion de l’écriture
Dévoreur de livres et passionné d’aventures, Franck a commencé à écrire à l’âge de sept ans. Ses premiers « vrais » scénarios datent de 2015 avec les histoires illustrées pour enfants « La Tempête » et « La Balade du loup ». Cet amoureux des mots, laisse libre cours à son imagination dans les histoires qu’il raconte.
Je suis un amoureux des mots. Je dévore une quantité hallucinante de livres !
En 2016, il a publié un roman illustré, « Sur les pas de Mateo Ricci, journal d’un jésuite lettré », avec les éditions Asiatika. Puis, en 2017, les éditions Jungle ont adopté son scénario du « Réseau papillon » et ont décidé d’en faire une série. Aujourd’hui, neuf des douze tomes prévus ont été publiés, et Franck travaille sur le dixième.
Une série sur la Résistance
Le choix de Franck s’est porté sur la thématique de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Inspiré par les mémoires de ses grands-pères – l’un soldat prisonnier de guerre, l’autre résistant –, il a intégré ces souvenirs à ses récits. La création de cette série nécessite un travail minutieux de recherche et de documentation historique.
J’ai dû lire une centaine de livres sur la Seconde Guerre mondiale, effectué de nombreuses recherche sur la région, des anecdotes, etc.
Il doit cependant respecter les délais imposés par la maison d’édition et laisser environ quatre mois au dessinateur pour finaliser chaque tome. Bien que ses BD soit une fiction, un historien valide les éléments historiques de ses récits.
La sensibilité des thèmes abordés
Franck se sent particulièrement proche du jeune public, qu’il juge riche en imagination. Lors d’interventions en milieu scolaire, il encourage les enfants à s’exprimer librement et à prendre plaisir à transmettre une part d’eux-mêmes et de leur rêve.
Je vois l’écriture comme une manière de guérir certaines de nos blessures, de toucher l’âme du lecteur
Mais, conscient de la complexité des sujets comme la guerre et la violence qu’elle apporte, Franck veille à préserver l’imagination des enfants. Les personnages de la série évoluent avec leurs lecteurs et chaque tome inclut un cahier pédagogique pour accompagner les thèmes abordés.
Franck ne fait jamais lire ses scénarios à ses propres enfants avant qu’ils ne soient illustrés, préférant leur réserver la surprise. Et d’ailleurs, leurs retours sont toujours enthousiastes !
Scénariste et auteur, une activité secondaire
Bien qu’il soit passionné, Franck ne souhaite pas faire de l’écriture sa principale activité. Financièrement instable, ce métier demande une production intense et fait face à une forte concurrence avec près de 400 BD publiées chaque année. « Scénariste, c’est celui qui touche le moins d’argent dans un album. Malheureusement très peu de personne arrive à en vivre, et doivent éditer 7 ou 8 tomes par an. »
Pour autant, Franck, ne souhaite pas abandonner cet univers, puisqu’il souhaite, comme l’année dernière, animer un atelier d’écriture pour les 28h de la BD en partenariat avec les médiathèques. Une autre façon pour cet homme de partager sa passion des mots et de l’imaginaire.