Au sud-ouest de la commune, le quartier de Caupian était, avant la Première Guerre mondiale, un lieu de bain et de promenade. Il est connu pour son moulin et la pierre de Caupian qui a servi à la construction de nombreuses échoppes bordelaises. Zoom sur ce site historique au passé militaire important.
Un passé militaire
En parcourant le domaine de Caupian, les bâtiments anciens rappellent, pour l’œil exercé, des casernements. Ce sont les traces d’un passé militaire dont l’origine se situe en août 1845.
Avec l’accord du conseil municipal de l’époque, l’armée débarque sur ces terrains communaux. Près de 9 000 hommes y installent un camp de manœuvre éphémère.
Ils sont dirigés par Henri d’Orléans, duc d’Aumale, 4e fils du roi Louis Philippe, accompagné du duc de Nemours, héritier de la couronne.
Véritable exercice de communication politique, ces manœuvres sont organisées pour rappeler aux provinces du Sud-Ouest la gloire militaire acquise par les fils du roi.
À partir de 1863, l’armée du Second Empire recherche pour les unités militaires de la place de Bordeaux des terrains d’entraînement au tir.
En 1866, les menaces de guerre entre la Prusse et l’allié autrichien de la France précipitent le mouvement. Le 9 décembre, sur décision du Préfet de la Gironde, le Maire de l’époque Jérôme-Justin Delmestre propose le domaine de Caupian. Les troupes y installent leurs tentes en 1867.
Au cours de la guerre francoprussienne (1870-1871), l’armée de l’Empereur est défaite. La nouvelle République souhaite poursuivre la guerre, mais il lui faut réorganiser l’armée. Caupian devient alors un camp de formation et le domaine se couvre de baraques en planches.
La construction des bâtiments, que l’on peut encore voir aujourd’hui, débute en 1874. 1
Installation des camps de guerre
Durant la Première Guerre mondiale, le quartier accueille la main d’œuvre de la Poudrerie, soit 17 000 employés fabriquant des poudres explosives. Né alors le » camp des Annamites », où sont hébergés les travailleurs indochinois.
En 1936, en pleine guerre d’Espagne, le Gouvernement organise « le camp des Espagnols ».
En 1939, au départ de la Seconde Guerre mondiale, la Poudrerie réinvestit le camp des Annamites.
Mais fin 1940, les Allemands prennent le site et créent un camp de détention pour les soldats de l’empire colonial français. Ils y implantent également un hôpital spécial de médecine coloniale, où séjournent de grandes figures mondiales de la recherche de pointe.
Après 1944, le domaine devient un camp de détention pour prisonniers allemands puis, en 1947, un lieu de stockage de matériels militaires.
La pierre de Caupian
Grâce aux Jalles qui le traversent, le territoire de Saint-Médard est connu pour son sous-sol riche en sable et calcaire. On y trouve ainsi la pierre de Caupian, appelée également la molasse de Caupian qui va servir à la construction de nombreuses échoppes bordelaises.
Un espace municipal pour les services et associations
La Ville rachète le 15 février 1975 les bâtiments de l’Établissement Régional Commissariat Air 783 (ERCA 783), derniers vestiges encore debout de cette vocation militaire.
En 1985, les bâtiments sont pour partie réhabilitée. Ils accueillent le centre technique municipal, la cuisine
centrale et le restaurant municipal. La salle polyvalente et le centre de loisirs Louise Michel sont, quant à eux, inaugurés en 1988 par le président de la République de l’époque François Mitterrand.
Une partie des terrains est vendue à l’État pour établir la Bibliothèque départementale de prêt.
Le 8 novembre 1988, pour la seule et unique fois dans l’histoire de la commune, le Président de la République, à l’invitation du maire Serge Lamaison, a effectué une visite de Saint-Médard-en-Jalles. L’occasion de valoriser les aménagements réalisés par la municipalité « pour permettre à l’ensemble de la population, des plus jeunes aux plus âgés, de bien vivre les différentes étapes de la vie ».
Le « domaine de Caupian » accueille aujourd’hui les services Techniques et la cuisine centrale de la Ville, ainsi que la salle Louise Michel rénovée en 2024. Celle-ci est notamment utilisée par les associations locales pour leurs ateliers ou évènements.